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  • Les traitements phytosanitaire

    PRINCIPE DE LA MICRO INJECTION

    Arrêté du 25 mars 2014 modifiant l’arrêté du 21 juillet 2010 modifié relatif à la lutte contre Rhynchophorus ferrugineus (Olivier) : stratégie 3.
    Le produit est introduit dans le stipe du palmier par micro-injection.
    L’insecticide REVIVE, est composé d’une nouvelle substance active d’origine naturelle : l’emamectine, issue de la fermentation bactérienne de Streptomyces avermitilis.
    Le procédé Syngenta nécessite le percement de 4 trous de 8 mm à hauteur d'homme. Afin de permettre une diffusion optimum du produit dans la couronne, les palmiers doivent avoir une hauteur de stipe minimum de 1.5/2 m.

    Une seule micro-injection de Revive s’est révélée capable d’assurer un contrôle efficace du charançon rouge pendant une saison.
    REVIVE a une action UNIQUEMENT PREVENTIVE. Si, des palmiers sont contaminés au moment de l'injection, bien que les symptômes ne soient pas encore visibles, le produit risque de ne pas pouvoir diffuser dans la totalité du sujet. Une taille sanitaire est alors indispensable pour éliminer les zones contaminées.

    Après la micro-injection, le produit est acheminé vers la couronne par le flux ascendant de la sève. Seules les ravageurs se nourrissant du palmier seront affectés par le traitement. Il n’y a aucun impact sur toutes les autres espèces. (SOURCE SYNGENTA).
    Conformément à l'arrêté, les INFLORESCENCES de tout palmier traité, doivent être COUPEES et éliminées à leur émergence dans l'année de traitement.

    Un délai d'entrée sur parcelle de 24 heures doit être respecté, à savoir aucune intervention ne doit être pratiquée sur le palmier traité pendant ce délai (taille...).
    La méche et l'injecteur sont désinfectés entre chaque palmier. Toutefois, un risque de contamination par des maladies incurables telles que la fusariose ou la pourriture du coeur subsiste.

    PERIODE D'INTERVENTION AUTORISEE : DE MARS au 15 NOVEMBRE 2016

    BILAN SUR LA LUTTE CONTRE LE CHARANCON PAR MICRO INJECTION POUR LA SAISON 2016
    CONSTAT GENERAL

    Le traitement étant préventif, l’efficacité de la micro injection ne peut être optimale que sur des palmiers sains (comme tous les traitements actuellement homologués contre le charançon).

    La principale difficulté réside dans l’impossibilité d’affirmer qu’un palmier apparemment sain n’ait pas été récemment infesté par des charançons.
    En effet, l’identification des palmiers infestés n’est possible qu’à partir du moment où des dommages sont visibles (encoches sur les folioles, affaissement des palmes…), ce qui demandent généralement plusieurs mois.

    Etant donné l’extension actuelle du ravageur, il est inévitable que des palmiers contaminés sans symptôme visible (et par conséquent présumés sains), soient traités en préventif. Si l’injection a été appliquée en début de saison, la progression des charançons peut être plus efficacement ralentie qu’en fin de saison, mais la micro injection ne sera pas suffisante et un assainissement sera nécessaire. L’infestation est ralentie mais pas stoppée.

    Sur un palmier attaqué, sans traitement par micro injection, il faut compter approximativement 4 à 5 mois avant de voir apparaître des dégâts.

    Sur un palmier attaqué mais ayant subi un traitement par micro injection, la progression des charançons étant freinée, des symptômes peuvent apparaître 1 an voire 1 an et demi après l’injection (soit lors de la 2éme injection voire au début de la 3ème), car les parties endommagées, dans lesquels le produit n’a pas pu diffuser, vont pouvoir abriter des charançons. Leur développement sera, néanmoins, limité à la périphérie de la couronne. Le bourgeon terminal est généralement préservé, mais des affaissements de palmes peuvent se produire, selon le niveau d’attaque. Si les dommages sont importants, un assainissement est nécessaire afin d’éliminer les parties endommagées abritant le ravageur et dans lesquelles le produit injecté ne pourra pas diffuser.
    Ces constatations ont été réalisées suite à des assainissements pratiqués sur des palmiers injectés et non injectés.

    Sur des zones fortement infestées, le produit injecté ne pouvant être efficace qu’une fois ingéré par les charançons, il est inévitable que le nombre élevé de ravageurs finissent, à terme, par occasionner des dommages sur les couronnes, sous forme d’encoches ou d’affaissement de palmes. Bien que ces dégâts soient dans un premier temps légers, Il faut s’attendre à ce que les attaques successives permettent néanmoins aux charançons de progresser dans la couronne, nécessitant à terme un assainissement.

    Ainsi, les couronnes de petites tailles et notamment celles des palmiers ayant subis une taille sanitaire sont plus sensibles à ces attaques.

    Afin de limiter ce phénomène, le traitement biologique réalisé sur toute la saison, combiné à la micro injection, donne d’excellents résultats, mais cela implique un budget plus élevé, particulièrement sur les communes n’ayant pas adhéré à la lutte collective proposée par Syngenta et ne bénéficiant pas, par conséquent, du tarif privilégié.
    Une alternative à la double stratégie peut être envisagée, en réalisant un traitement biologique uniquement pendant les périodes de pic du vol des adultes (déterminées grâce à des pièges à phéromone). Ce procédé permet, à moindre coût, d’avoir une action complémentaire et de réguler la population de charançons sur les palmiers. Par contre, la mise en place d’une surveillance au moyen de pièges à phéromone est nécessaire afin de déterminer les éventuelles périodes où des traitements complémentaires par pulvérisation seraient nécessaires.

    En ce qui concerne, les palmiers atteints de maladies (fusariose, pourriture rose, pourriture du cœur…) ou affaiblis (faible croissance, carencé…), le produit injecté ne peut pas diffuser correctement du fait des flux de sève moins intenses et de l’obstruction ou des dommages occasionnés aux vaisseaux conducteurs. De plus, l’odeur de pourriture a une action fortement attractive sur les charançons.

    Afin de stimuler la vigueur des palmiers, améliorer leur résistance aux maladies et optimiser l’efficacité de la micro injection, des amendements en matières organiques sous forme d’humus sont recommandés deux fois par an, au printemps et à l’automne. Sur les zones où la présence de maladie est connue et récurrente, l’abandon des stratégies de lutte préventive est généralement recommandé, car l’efficacité ne sera pas satisfaisante. L’abattage des sujets attaqués est préconisé.

    Concernant les washingtonias, les traitements par micro-injection réalisés en 2017 ont protégé efficacement les palmiers. Comme pour 2016, les interventions seront réalisées uniquement au mois de MAI et JUIN, la montée du produit étant plus rapide et la rémanence moins longue que sur un phoenix. Les couronnes étant de petites dimensions, il est fort probable qu’à terme le même phénomène constaté précédemment se produise, à savoir que les attaques successives permettent néanmoins aux charançons de progresser dans la couronne. Comme pour les phoenix, des traitements par pulvérisation permettraient de compléter l’efficacité de la micro injection. Sinon, le recours à la taille sanitaire risque d’être nécessaire.

    CONSTAT SUITE A LA 1ére ANNEE DE MICRO INJECTION
    Pour les premières injections réalisées sur des phoenix, plusieurs cas de figures sont constatés :

    sujets douteux mais sans symptômes marqués :

    Dans certains cas, l’injection est arrivée suffisamment tôt pour stopper l’attaque. Les palmiers sont repartis.
    Pour d’autres, il semblerait que les dommages subis, n’ont pas permis aux produits de diffuser dans la totalité de la couronne, engendrant un point de faiblesse à partir de laquelle, une nouvelle contamination était possible. De ce fait, les symptômes se sont aggravés, nécessitant un assainissement.

    sujets présumés sains :

    Dans plusieurs cas, au moment de l’intervention, les palmiers présentaient des signes de début d’attaque prononcés, alors que peu de temps auparavant aucune anomalie n’était perceptible.
    Dans ce cas, l’annulation du traitement est préconisée car la micro injection ayant une action préventive, il est improbable d’obtenir un résultat satisfaisant en curatif avancé.
    Dans certains cas, pour les sujets contaminés dont les symptômes n’étaient pas visibles au moment de l’intervention, mais qui ont développé des dommages par la suite, des tailles sanitaires ont été nécessaires.

    CONSTAT SUITE A LA 2ieme ANNEE DE MICRO INJECTION

    Pour la deuxième saison d’injection, il n’est pas possible de considérer que les sujets soient sains.
    Les apports en matières organiques doivent toujours être appliqués afin de maintenir un état de santé satisfaisant. Le développement d’éventuelles maladies doit être également surveillé.
    La surveillance de la population de charançons au moyen de pièges à phéromone couplée à des traitements biologiques ciblés sur les périodes à fort risque est recommandée.

    CONSTAT SUITE A LA 3ieme ANNEE DE MICRO INJECTION

    Pour la troisième saison d’injection, si aucun symptôme prononcé n’est apparu courant de l’année, il est possible de d’envisager que les sujets sont sains.
    Comme précédemment, les apports en matières organiques doivent être maintenus et le développement de maladie doit être surveillé.
    La surveillance de pièges à phéromone en vue de placer des traitements biologiques complémentaires ciblés sur les périodes à fort risque est recommandée.

    CONSTAT SUITE A LA 4ieme ANNEE DE MICRO INJECTION

    Les sujets sont théoriquement sains. Néanmoins, la nature des attaques de charançon ayant évolué au fil des années, il est indispensable de préserver la vigueur des palmiers et de compléter les mesures de surveillance et éventuellement de protection :
    ==> Amendements organiques deux fois par an ;
    ==> Amélioration des conditions environnementales (réduction de l’arrosage…)
    ==> Taille de préférence en sortie d’hiver ;
    ==> Surveillance de la population de charançons au moyen de pièges ;
    ==> Traitement complémentaire éventuel.

    CONSTAT SPECIFIQUE A LA SAISON 2017

    Les attaques de charançons sur la partie basse du stipe de phoenix canariensis ont augmenté cette saison. Les phoenix de petite et grande taille, dont le stipe porte toujours les bases de palmes sèches ou présente des cavités, sont particulièrement touchés. Le lissage du stipe est recommandé afin d’empêcher le développement de foyers sur des zones où les traitements ne sont pas appliqués.

    Les conditions climatiques estivales difficiles ont augmenté le stress des palmiers. En effet, des sujets ayant produit de jeunes repousses suite à une attaque de charançons n’ont pas réussi à poursuivre leur développement. Les jeunes palmes ont séché. Leur dépérissement est d’origine physiologique.

    Gilles Bibiano
    Expert près de la Cour d'Appel d'Aix en Provence
    Ingénieur maître environnement et aménagement
    Technicien supérieur en espaces verts